Je suis encore sous le coup de l'émotion et j'envoie ce message à chaud pour me calmer. Je sors tout juste d'un rodéo de mouillage d'anthologie. J'ai vraiment assuré le spectacle cet après-midi ! Encore une prestation de ce niveau et je vais me faire un nom au Marin. Je vous raconte...
Les Alysés sont très fort en ce moment comme je vous l'avez expliqué dans mon dernier message. L'après midi le vent se renforce encore pour se calmer le soir. Je suis donc allé ce matin à la laverie comme prévu avec l'idée de rester à bord le reste de la journée au cas ou. J'ai rangé mon linge et me suis préparé une petite tambouille. Puis, très naturellement, est arrivée l'heure d'une petite sieste bien méritée.
J'ai été réveillé par les cris des voisins. Je monte sur le pont et là, stupeur et consternation ! Des anglais avait mouillé sur mon ancre et s'en sont rapidement rendu compte. Ils ont donc remonté leur ancre qui a embarqué la mienne par son arceau anti-retournement. Plutôt que de réfléchir ils ont mis en avant toute et m'ont trainé par ma chaine sur 400m et on s'est retrouvé au milieu du chenal du marin tenus par nos ancres avec 50m de chaine de mon côté et 15m du sien. C'est là que je suis arrivé sur le pont en caleçon ou plutôt en slip. J'ai récemment changé mes slips kangourou petit bateau en coton ( si confortables mais tellement difficiles à sécher ...) pour des slips en lycra rouge. Ce nouvel équipement m'a permis de sauver la face et de maintenir au top la réputation d'élégance française : tout le monde a pensé que j'étais en maillot de bain. Vous imaginez sans cela dans quelle tenue j'aurais du manœuvrer . Parce que pour la manœuvre c'était pas fini, loin de là !
J'ai remonté ma chaine me reprochant du bateau anglais. Ils ont fait de même et nous n'étions plus accrochés que par nos ancres , 3m de chaine du côté anglais et 1m du mien.
C'est le moment qu'a choisi le barreur anglais pour nous entrainer dans de grands cercles toujours à fond les gaz tendant les chaines au maximum et interdisant ainsi de décrocher les ancres, et tout cela en plein milieu du chenal avec un vent à 25 nœuds. J'avais beau hurler, rien n'y faisait !Ce faisant son moteur hors bord d'annexe est passé de son balcon sur mon passavant. Pris d'une sainte colère j'ai empoigné le moteur ( un Honda 2cv de 13 kg ) et l'ai balancé au pied du barreur . Cette bordée façon pirate des Caraïbes l'a impressionné et calmé. Faut dire que s'il avait pris l'engin sur la tronche on aurait du appeler le SAMU. Je ne devais pas non plus avoir un regard très amène.Il a mis son moteur au ralenti et les bateaux face au vent pour nous stopper. J'ai enfin pu dépatouiller les ancres et un quart d'heure plus tard j'étais de nouveau au mouillage.
L'anglais a disparu sans se renseigner sur les conséquences de sa manœuvre : deux de mes chandeliers ont été tordus . Et ils ont brûlé Jeanne d'Arc en plus !Dans le feu de l'action je n'ai pas pensé à noter son nom. Mes voisins de mouillage qui n'ont rien perdu du jet de moteur ont été impressionnés . J'ai bien senti qu'ils étaient à deux doigts de faire la ola .C'est déjà ça !
Gabrielle
vendredi 24 février 2012
jeudi 23 février 2012
Retour au Marin...
Mis à l'eau ce matin, j'ai immédiatement appareillé pour la Martinique. J'ai retraversé le canal de Sainte Lucie mais cette fois contre le vent. Et aujourd'hui les alysés poussaient ! La navigation a été courte mais musclée. Les jours prochains ils seront encore plus puissants et humides et c'est pour cela que je me suis enfuis de Sainte Lucie sans rester pour la "Friday night ", une gigantesque bamboula locale hebdomadaire qui de l'avis de tous vaut le détour. A vrai dire je ne me voyais pas seul parmi les rastamen, carburant aux pétards et au rhum local ( il en vende ici du 80° . La clientèle doit devenir aveugle ! ). Ce sera pour une prochaine fois...
Je suis arrivé au Marin dans un énorme grain. Je n'y voyais absolument rien. J'ai retrouvé le mouillage grâce à la trace enregistrée par le GPS. Une fois mouillé, le beau temps est immédiatement revenu . La loi de l'emmerdement maximum une fois de plus se vérifie. Demain petites courses et grande lessive.
L'huissier de Christian s'est représenté. Son droit de réponse comportait des photos. Le problème c'est que ces clichés je ne les ai pas reçus. J'ai obtenu un sursis . Je tente de me procurer les photos ( Cricri et l'internet c'est comme une vache devant un peigne !) pour les mettre en ligne...
Je suis arrivé au Marin dans un énorme grain. Je n'y voyais absolument rien. J'ai retrouvé le mouillage grâce à la trace enregistrée par le GPS. Une fois mouillé, le beau temps est immédiatement revenu . La loi de l'emmerdement maximum une fois de plus se vérifie. Demain petites courses et grande lessive.
L'huissier de Christian s'est représenté. Son droit de réponse comportait des photos. Le problème c'est que ces clichés je ne les ai pas reçus. J'ai obtenu un sursis . Je tente de me procurer les photos ( Cricri et l'internet c'est comme une vache devant un peigne !) pour les mettre en ligne...
mercredi 22 février 2012
Droit de réponse...
Je viens d'être mis en demeure par huissier d'accorder à Christian un droit réponse aux remarques que j'ai faites sur lui dans un de mes précédents messages. Les menottes au poignet et un pistolet dans le dos je vous livre donc ses réflexions :
Samedi 18 février 2012
Il m’a fallu 10 jours pour écluser ce retour infernal à l’hôpital mais, après tant de commentaires de Michel, je me devais de participer et d’apporter mon témoignage, ne serait-ce que pour rétablir quelques vérités
Je ne connaissais pas Michel et l’avais simplement côtoyé il y a trente ans à Calmette quand il apprenait à faire des nœuds chez le Pr Ribet. Pour çà il a fait des progrès et le médicastre que je suis fut impressionné par la réparation des voiles en pleine mer. La chirurgie lui manquerait-elle ? Ce fut donc une expérience humaine passionnante qui au moins, dans le contexte de la mode de la coopération sanitaire inscrite dans la loi HPST, a pu prouver qu’un chirurgien du privé pouvait fonctionner avec un médecin du public (c’est quand même suffisamment rare pour le signaler). Il faut dire que Michel y a mis du sien et je confirme, pour ceux qui le connaissent, sa gentillesse, sa disponibilité et ses connaissances bibliques dans tous les sens du terme. Je ne rentrerais pas dans le détail de nos conversations multiples mais, nous avons eu largement le temps de confronter nos avis. J’ai été étonné de découvrir sa glorieuse histoire oranaise familiale à laquelle il reste fièrement attaché au point d’en imprégner le bateau (beaucoup de chose, dont le régulateur d’allure s’appelle « Mimille »). A 60 ans passé, il a changé physiquement mais reste persuadé qu’il est bel homme. Je n’ai pas cherché à l’en dissuader de peur de me retrouver sans ciré en quart de nuit (je confirme qu’on s’est vraiment geler les miches) mais quand même il ressemble davantage à un primate bedonnant qu’à un bellâtre. C’est vrai qu’avec ses lunettes du Baccalauréat il a des allures d’Onassis mais je doute que cela lui serve à grand-chose pour draguer les sirènes qu’on a d’ailleurs pas vu beaucoup à ma grande déception. Bref cet érudit du monde turco-mongol et de Brassens détient quand même une force physique impressionnante et la larve musculaire que je suis a eu l’occasion de s’en étonner une paire de fois. La star et le dragon faisait partie de mon adolescence et je ne connaissais que la croisière côtière. J’ai donc appris énormément. Je ne reveindrais pas sur ces commentaires mais nous avons eu vraiment l’impression, surtout les derniers jours, de participer à un championnat du monde de vent arrière ce qui a rendu l’affaire plutôt « Rock and Roll ». Il est vrai que Gabrielle avait pris de la barbe et qu’il était difficile de dépasser les 6 nœuds, d’autant que pour économiser la grand-voile nous étions plutôt trop bordé et ne pouvions utiliser qu’un petit foc de gamin vu que le grand avait explosé au point d’écoute et que nous ne pouvions pas mettre le spi au-dessus de 20 nœuds. Le fait d’être attaché en permanence était aussi une nouveauté qui me faisait parfois réfléchir, la nuit, sur le fait qu’on était un peu pommé, loin de tout, sans secours potentiel immédiat (mais qu’est-ce que je fous là non de diou…). C’est aussi dans ces moments que l’on pense à sa famille et que l’on se rend compte qu’elle représente le centre du monde. Pendant ces 22 jours il ne m’a fait que 2 reproches : celui de m’endormir en moins de 10 secondes et de n’être que peu performant la nuit, pour les manœuvres (un virement de bord improvisé alors qu’il était à l’avant à réduire la toile). Lorsque nous sommes arrivés en Martinique en pleine nuit, j’ai eu l’occasion de me rendre compte qu’en nocturne, lui aussi avait des failles puisqu’il m’avait caché une tare génétique qu’un marin a du mal à avouer. Nous avons failli passer à tribord des feux rouges et à bâbord des feux verts, ce qui n’était d’ailleurs pas très grave puisque les couleurs sont inversées aux Antilles. Bref j’ai eu quand même droit à mon spécial « Mont Blanc » au premier mouillage de St Anne. Une belle amitié est née, je pense.
signé : Dr CRICRI De marina en marina...
Pour l'instant je ne fais pas vraiment dans l'exotisme. J'ai quitté la marina du Marin pour aller vers celle de Rodney Bay, au nord de l'île de Sainte Lucie qui est elle même immédiatement au sud de la Martinique. Les deux îles sont séparées par un canal d'une trentaine de km, un peu comme le pas de Calais mais sans la brume, le crachin, les cargos .
Le creux du Marin a été très aménagé depuis trente ans et est devenu la plus importante base de plaisance du sud des Antilles.Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on est ici au stade industriel.
Beaucoup de ces bateaux font du charter et ont été financés par des montage de défiscalisation. Il y en a tellement que tous n'ont pas de clients. Mais le Marin ce n'est pas que la marina. Toute la baie est surchargée de bateaux au mouillage. C'est effrayant : il y en a partout !
Vous le voyez, on n'est jamais seul ici et il y a toujours quelque chose qui rappelle la maison. Regardez bien cette photo vous comprendrez ce que je veux dire:
Le petit bourg du Marin sur lequel s'adosse le port est resté très tranquille.
La végétation est partout impressionnante. Faut dire que c'est bien arrosé et plusieurs fois par jour :
Mais en quelques minutes il n'y paraît plus :
Le plus frappant au Marin est la présence constante de la métropole :des gendarmes ( en short ...) au SAMU en passant par le Macdo et la panneaux de signalisation routière on retrouve tout comme chez nous.
On est vraiment dans un département français. Des anglais me le faisaient remarquer. Et cette France au soleil les amusent beaucoup ( les pompistes étaient récemment en grève ce qui pour des anglais est très français ! ). La population se sent elle martiniquaise et vous fait souvent remarquer la nuance...Cette différence est elle même très apparente. Les cimetières par exemple :
J'ai quitté le marin pour l'île de Saint Lucie une île "anglaise" comme on dit ici. Elle est indépendante depuis trente ans et là il n'y a rien à attendre de l'ancienne métropole. Je parle sur le plan financier. Pour ce qui est du symbole pas de problème pour envoyer en visite un membre de la famille royale. Cette semaine c'est le Prince Edwards qui est de corvée de serrage de mains pour la fête de l'indépendance. Les sterlings sont eux lâchés avec des élastiques ! Sainte Lucie est donc beaucoup plus pauvre que sa voisine immédiate du nord.
Contrairement au Prince, je suis venu pour travailler : un bon carénage devenait impératif. Encore quelques semaines et le bateau n'aurait plus avancé : la prolifération de coquillages, d'anatifes et d'algues est très rapide dans une eau a 25°. Sainte Lucie étant beaucoup moins chère que la Martinique, j'ai comme beaucoup fait le déplacement.
La marina est construite dans une lagune qui s'ouvre par une passe très étroite sur une grande baie. A peine arrivé dans Rodney Bay, on est abordé par des marchands locaux de fruits et légumes en barques approximatives et colorées :
Je suis resté deux jours dans la baie. Le mouillage tient bien et n'est pas rouleur. Il y a quand même un mais : j'étais face à une boîte rasta qui inonde la baie de reggae jusque tard dans la nuit. Il a fallu s'y faire !
Le 20 janvier je suis entré dans la marina pour être mis au sec. Le versant nord de la passe est occupée par les "locals" :
Le versant sud est plus classe :
Certains de mes voisins semblent manquer de rien. Curieusement ils n'ont pas cherché à me rencontrer. Pourtant de yachtman à yachtman ...
C'est probablement le fait de m'avoir vu repeindre moi même mon bateau qui les a refroidis :
Et voilà le travail. Avouez que Gabrielle a fière allure repeinte de frais ! Je serai remis à l'eau jeudi. Mercredi est en effet férié ( Independence Day oblige ). Je trouverai bien à m'occuper, j'ai tellement de petits bricolages en retard. Un dernière image pour la route : le petit resto où je casse la graine le midi avec les gens qui bossent au port à sec.
Voilà, c'est juste pour vous rendre jaloux !
Le creux du Marin a été très aménagé depuis trente ans et est devenu la plus importante base de plaisance du sud des Antilles.Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on est ici au stade industriel.
Beaucoup de ces bateaux font du charter et ont été financés par des montage de défiscalisation. Il y en a tellement que tous n'ont pas de clients. Mais le Marin ce n'est pas que la marina. Toute la baie est surchargée de bateaux au mouillage. C'est effrayant : il y en a partout !
Vous le voyez, on n'est jamais seul ici et il y a toujours quelque chose qui rappelle la maison. Regardez bien cette photo vous comprendrez ce que je veux dire:
Le petit bourg du Marin sur lequel s'adosse le port est resté très tranquille.
La végétation est partout impressionnante. Faut dire que c'est bien arrosé et plusieurs fois par jour :
Mais en quelques minutes il n'y paraît plus :
Le plus frappant au Marin est la présence constante de la métropole :des gendarmes ( en short ...) au SAMU en passant par le Macdo et la panneaux de signalisation routière on retrouve tout comme chez nous.
On est vraiment dans un département français. Des anglais me le faisaient remarquer. Et cette France au soleil les amusent beaucoup ( les pompistes étaient récemment en grève ce qui pour des anglais est très français ! ). La population se sent elle martiniquaise et vous fait souvent remarquer la nuance...Cette différence est elle même très apparente. Les cimetières par exemple :
J'ai quitté le marin pour l'île de Saint Lucie une île "anglaise" comme on dit ici. Elle est indépendante depuis trente ans et là il n'y a rien à attendre de l'ancienne métropole. Je parle sur le plan financier. Pour ce qui est du symbole pas de problème pour envoyer en visite un membre de la famille royale. Cette semaine c'est le Prince Edwards qui est de corvée de serrage de mains pour la fête de l'indépendance. Les sterlings sont eux lâchés avec des élastiques ! Sainte Lucie est donc beaucoup plus pauvre que sa voisine immédiate du nord.
Contrairement au Prince, je suis venu pour travailler : un bon carénage devenait impératif. Encore quelques semaines et le bateau n'aurait plus avancé : la prolifération de coquillages, d'anatifes et d'algues est très rapide dans une eau a 25°. Sainte Lucie étant beaucoup moins chère que la Martinique, j'ai comme beaucoup fait le déplacement.
La marina est construite dans une lagune qui s'ouvre par une passe très étroite sur une grande baie. A peine arrivé dans Rodney Bay, on est abordé par des marchands locaux de fruits et légumes en barques approximatives et colorées :
Je suis resté deux jours dans la baie. Le mouillage tient bien et n'est pas rouleur. Il y a quand même un mais : j'étais face à une boîte rasta qui inonde la baie de reggae jusque tard dans la nuit. Il a fallu s'y faire !
Le 20 janvier je suis entré dans la marina pour être mis au sec. Le versant nord de la passe est occupée par les "locals" :
Le versant sud est plus classe :
Certains de mes voisins semblent manquer de rien. Curieusement ils n'ont pas cherché à me rencontrer. Pourtant de yachtman à yachtman ...
C'est probablement le fait de m'avoir vu repeindre moi même mon bateau qui les a refroidis :
Et voilà le travail. Avouez que Gabrielle a fière allure repeinte de frais ! Je serai remis à l'eau jeudi. Mercredi est en effet férié ( Independence Day oblige ). Je trouverai bien à m'occuper, j'ai tellement de petits bricolages en retard. Un dernière image pour la route : le petit resto où je casse la graine le midi avec les gens qui bossent au port à sec.
Voilà, c'est juste pour vous rendre jaloux !
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