Gabrielle

Gabrielle

mardi 16 avril 2013

Cela sent l'écurie...

Brigitte, sa sœur Frédérique et ses deux enfants viennent d'arriver en Guadeloupe pour y passer deux semaines. Je rentrerai avec Brigitte pour le mariage de Gabrielle. J'ai bien tenté d'y assister via Skype mais Gabrielle a été intraitable ! Pourtant je suis certain que cela l'aurait fait : l'ordi avec ma tête sur le bureau du maire puis l'entrée dans l'église au bras d'un portable. Cela me semblait jouable...Et je ne vous parle pas des économies : je n'aurais eu à acheter qu'un haut de costume !
Je reviendrai aux Antilles le 8 mai pour une dernière petite croisière avant de retraverser pour les Açores à partir du 20 mai. Tout va aller très vite.
Je suis très attentif au bateau. Il a beaucoup navigué depuis que j'ai quitté Dunkerque et cela se voit. La peinture de pont s'écaille, le soleil n'a pas arrangé les voiles. Il y a trois jour j'ai noté un point dur dans l'enrouleur de foc qui s'est rapidement aggravé. Inspection immédiate : les roulements étaient morts et le frottement généré avait commencé à détoroner l'étai. Résultat des courses : un étai et un enrouleur neufs. Je sais bien que quand on aime on ne compte pas, mais la facture est salée...
J'ai commencé à tout vérifier à bord et je pense de plus en plus au retour. Je passe mon temps au ponton à interroger les convoyeurs sur les tactiques à prendre. J'ai commencé à suivre la météo sur l'Atlantique. En ce moment ce n'est pas fameux mais il reste plus d'un mois avant le départ.
L'équipage de retour est constitué. Je partirai vers les Açores avec Daniel, un copain de Dunkerque qui vit maintenant en Normandie et sa compagne Cathy. Ils connaissent déjà le trajet pour l'avoir fait sur un Jod 35.
Le rush final vers la Bretagne se fera avec Christian mon complice de la traversée aller.
Vous voyez, cela sent vraiment l'écurie...

La navigation à voile ça mène à tout...

La navigation à voile mène à tout. Par exemple elle m'a amené moi, petit provincial bien typé, à fréquenter des parisiens. Vous me direz que j'ai bien transporté des belges, mais des parisiens !
Prudent je m'était entrainé : Rémi, le mari de Corinne, est natif de Neuilly. Je l'ai bien observé la semaine précédente et, sous la contrainte, il m'a affranchi et j'ai abordé ce nouvel équipage mieux armé.
Sont ainsi arrivés Patrice et sa femme Christine ( Patrice est le frère ainé d'Olivier mon vieux camarade de route) et leurs amis que je ne connaissais pas Béatrice et Richard.
Un premier point troublant : l'aspect extérieur du parisien à la mer n'a rien de particulier. Cela en est presque décevant.
Voici Patrice . Il y a bien la casquette "Marine Nationale" mais pour le reste rien que de très banal :
Pareil pour Béatrice et Christine :
Il n'y a que Richard dont le comportement a pu paraitre suspect : il filme tout ! A bien y réfléchir, je pense qu'il était en mission d'observation des provinciaux...
 J'ai essayé de les brusquer mais rien n'y a fait ils ont bien encaissé le mauvais temps. Le parisien n'est pas soluble sous les fortes pluies tropicales. Encore un cliché qui s'évanouit :
J'ai du me rendre à l'évidence, ils étaient parfaitement à l'aise et compétents. Et pourtant Patrice est membre du Yacht Club de France ! Encore un mythe qui s'effondre : le YCF sait naviguer et pas seulement dans les salons de la capitale...On y perd son latin, à qui se fier mon bon monsieur...
A la plage non plus le parisien ne se remarque pas :

Ils partagent des goûts communs avec les Antillais. Les voitures par exemple. Ce modèle tout électrique rencontré aux Saintes les a fait rêver avec ses jantes alliages et ses pneus surbaissés :
Comme les Antillais ils aiment les cérémonies et savent s'y bien tenir. Ce mariage qui a bloqué toute une fin d'après midi la Terre du Haut aux Saintes les a beaucoup intéressés. Je pense que cela leur rappelé les cérémonies sous l'Arc de Triomphe...On ne se refait pas !
Je n'ai en fait rien relevé d'anormal dans leur comportement. Tout au plus une certaine volonté d'exhibition chez Patrice :
Il a du être impressionné par la pub "Tahiti douche" ! Je ne vois que ça comme explication...
Le parisien sait aborder, flatter et se mettre dans la poche le provincial. Regardez comme je suis beau avec le polo brodé qu'ils m'ont offert :
 Un dernier point m'a touché. Ils ont, comme moi, le sens de la famille. Nous avons retrouvé aux Saintes trois des quatre fils de Christine et Patrice. Les retrouvailles ont été émouvantes et arrosées :
Au total des gens très normaux et faciles à vivre avec lesquels j'ai passé de  bons moments. Vous n'imaginez pas les efforts et la quantité de rhum qui m'ont été nécessaires pour vous faire ce petit rapport...