Gabrielle

Gabrielle

dimanche 18 août 2013

Des Açores à Belle Île...

L'ennui des bons créneaux météo et donc des traversées heureuses c'est qu'il n'y a pas grand chose à raconter. Ce retour des Açores vers la Bretagne tient en quelques mots : 1200 miles dont 1000 à la voile et au portant et 200 au moteur par calme plat. Tout juste quelques grains à signaler :


Sinon pour le reste tout a été facile :

Pourtant, malgré ces excellentes conditions, ce n'était pas gagné d'avance. Restait à gérer le facteur humain et là.... J'ai fait de nouveau équipe avec Christian qui m'a accompagné dans la traversée vers la Martinique. Il a ensuite repris la vie civile et a beaucoup oublié . Le voici à l'embarquement :

Ça n'a pas été simple de le remettre dans le coup.

 Là c'est beaucoup mieux mais il y a eu des rechutes . Le mal du pays probablement....


En arrivant en Bretagne, Christian était redevenu un guerrier :

J'avoue être fier de cette guérison. J'ai gardé l'âme du thérapeute, on ne se refait pas ! Cela n'a pas été sans mal : 10 jours totalement concentré et prêt à bondir c'est épuisant  :


Côté cuisine en revanche ses compétences sont restées intactes et j'ai été très gâté. Encore une traversée sans perdre de poids...
Les deux dernières nuits ont été malgré le peu de vent les plus  pénibles. Dès l'entrée dans le golfe de Gascogne nous avons été ceinturés par de très nombreux pêcheurs français et espagnols. Il y avait partout et qui chalutaient dans tous les sens . L'AIS sonnait tout le temps :

Et l'un dans l'autre nous sommes arrivés en neuf jours à la pointe des poulains, au nord de Belle Île :



Une traversée sans relief ou presque. Tous les soirs nous avons été accompagnés par des dauphins et avons même fait route de conserve pendant trente minutes avec un troupeau de baleines. Il y en avait au moins six et j'avoue n'avoir pas été très rassuré de me retrouver à quelques dizaines de mètre de ces grosses bêtes qui nous ont superbement ignoré. Les photos ne sont pas très nettes, mais ce sont vraiment des souffles de baleines, parole de retraité !

 Nous avons aussi rencontré un sous-marin atomique français en surface accompagné par une frégate de soutien. La visibilité était mauvaise et nous ne l'aurions pas remarqué si la frégate n'avait pas sommé un chalutier français de s'écarter de leur route. Pas de cliché : ils était loin, visibles qu'aux jumelles et puis secret défense...
Nous sommes ensuite restés quelques heures au mouillage en attendant l'ouverture de la porte de l'arrière port du Palais :


Cela fait quarante ans que je n'étais pas entré au Palais en bateau...

samedi 17 août 2013

Petite balade aux Açores...

Voici quelques clichés souvenir des Açores. Ils arrivent avec retard mais je n'avais sur place  aucune connexion suffisante pour les poster et puis il a fallu que je trie plusieurs gigas de photos. Il est est loin le temps où on rentrait de vacances avec deux rouleaux de diapositives...
A Terceira m'ont rejoint dans un premier temps Brigitte et Suzanne, Christian , sa fille Justine et sa nièce Anaïs sont arrivés un peu plus tard.



Comme vous le voyez un équipage de choc pour traînailler entre Terceira, Horta, Pico et Sao jorge par grand beau temps et un vent qui n'a jamais dépassé dix nœuds. Vous connaissez déjà ces îles que j'ai présentées lors de mon premier passage en 2011, je vais aller assez vite.
Nous sommes d'abord allés à Sao Jorge, mon île préférée. 
Ici, le petit port de Calleta où nous ne sommes restés qu'une soirée :

  

Nous sommes restés un peu plus longtemps à Velas, la petite capitale de Sao Jorge où nous avons retrouvé José, le plus diligent des maîtres de port des îles. Nous avons passé le temps entre quelques courses, une grande visite en voiture et un  apéritif de ponton :




La dérive alcoolique de notre jeunesse m'a alors consterné mais pas étonné :

Anaïs a mal accepté mes justes remontrances et a longtemps boudé :


Brigitte a resserré les boulons en nous entraînant dans des  visites d'églises et de chapelles. Rien de tel pour redonner un cap à suivre à des jeunes perdus... Ici la chapelle de Santa Barbara :



Il est toujours surprenant de voir des églises aussi riches dans un endroit qui a été aussi pauvre. Pour le reste Sao Jorge n'a pas changé en deux ans. Les mêmes côtes de lave avec ici une vue sur le Pico :
les mêmes routes bordées d'hortensias :

les mêmes fajas :

De Sao Jorge nous avons pris le ferry pour Pico, l'île des baleiniers dont le volcan culmine à plus de 2000m


Les installation de traitement des baleines demeurées intactes sont devenues des musées :




Nous avons terminé par une petite visite au Pico :

La traversée pour Horta n'a pas été très ventée non plus :
 Porto Pim et Horta vus du sud :

Horta et sa caldeira :
son phare en partie enfoui lors de la dernière éruption :

et surtout ses restaurants. A Porto Pim nous avons apprécié la spécialité locale, la cataplana, une sorte de pot au feu de poissons :


Nous sommes bien sur passé chez Peter, le bistro le plus connu de l'Atlantique nord :

Peter est mort depuis longtemps, son bistrot est devenu un site touristique obligé mais le cadre n'a pas changé.
Que dire d'autre de cette virée ? Ah si, les Açores c'est loin et c'est pour cela que c'est si bien :


mardi 13 août 2013

Plus dure sera la chute...

Je n'ai pas donné de nouvelles depuis un certain temps. J'ai des excuses. Depuis que je suis de retour en métropole le temps semble s'être accéléré et puis j'ai eu des malheurs...
Brigitte m'a comme prévu rejoint à Belle Île. Après quelques jours très agréables passés à Locmaria  dans la maison de Christian et Marie Pierre, nous avons commencé notre remontée vers Dunkerque. Nous sommes ainsi arrivés à Camaret après les étapes rituelles aux îles de Glénan et à Audierne. un seul fait à signaler : le passage du Ras de Sein par calme plat et dans une brume opaque .
C'est à Camaret que tout s'est compliqué. Nous y avons retrouvé Gérard et Marie Christine qui ont navigué deux fois aux Antilles sur Gabrielle. Ils ont une belle maison à Roscanvel sur la presqu’île de Crozon donnant sur la rade de Brest. Roscanvel est une colonie nordiste. Les lillois et assimilés y sont tellement nombreux que les indigènes, les bretons, les soupçonnent de monnayer leurs votes aux élections locales. Gérard et de toute évidence un parrain respecté sur la presqu'île . Pas question donc de décliner son invitation . Et de fil en aiguille n'ont avons retrouvé Bruno et sa femme Brigitte qui passe depuis toujours l'été en Bretagne. Bruno et un vieux copain d'internat . Nous avons commis ensemble quelques chansons de revue dont une au moins est restée dans les mémoires au CHR. C'était le bon temps, celui où j'avais des cheveux !
Et nous voilà invités chez Bruno et Brigitte. Après un excellent repas ( Bruno avait péché le matin même un homard, des crabes et des araignées...) nous avons visité une maison que Bruno restaure complètement et dont il n'a gardé que les quatre murs . Il n'y a pas encore d'escalier et c'est par une échelle que nous sommes montés à l'étage. En redescendant elle a glissé sous moi. Bilan chute de trois mètres et une côte cassée, le tarif minimum pour ce type de cascade... Rien de grave mais impossible de dormir la nuit et encore moins de reprendre la mer. Nous sommes donc rentrés à la maison en train. Le retour est prévu pour les alentours du 20 août quand les douleurs se seront estompées. 
Cet incident pose deux questions :
- ne s'agit il pas d'une malveillance ? Bruno a toujours été jaloux de moi et de mon charisme et pourrait avoir voulu se venger. J'ai par ailleurs cru voir dans le regard de Brigitte une lueur de déception à me voir encore remuer . En voudrait-elle à ma vie ( et à mon porte-feuille) ? Ont-ils fait alliance ? A l'avenir je serai plus méfiant.
-serais-je douillet? Les douleurs étaient telles que je me voyais déjà avec plusieurs côtes explosées et peut-être même une vertèbre ratatinée . Du sérieux quoi ! Au bilan final, une simple fracture de côte isolée. J'en suis presque déçu... Ça doit être l'age qui rend plus fragile... 





vendredi 26 juillet 2013

Dans un fauteil...


Et voilà, grâce à un excellent créneau météo, nous sommes arrivés hier à Belle Île. Neuf jours et quatre heures pour cette dernière grande traversée avant Dunkerque.
Cela a été facile le vent ayant toujours été portant. Et on aura tout vu ! Dauphins, troupeau de baleines et même un sous-marin nucléaire en surface...
Christian a été parfait sur le pont et à la cambuse. Bref, une traversée dans un fauteuil. Je vous raconterai en détail plus tard...



lundi 15 juillet 2013

C'est pour demain...

Brigitte, Justine et Anais repartent demain de Terceira, Suzanne nous a quittés á Horta . Les vacances sont finies. Pour les photos il faudra attendre, l'internet "à pédale" açorien est vraiment trop lent.
Le grand beau temps continue ici, ce qui n'arrange pas complètement nos affaires. Un créneau correct vers la Galice semble s'ouvrir alors on décolle demain après avoir mis ces dames au taxi.
Nous tablons sur sept à huit jours de mer. comme d'habitude j'enverrai deux fois par jour notre position. Si en cours de route  une opportunité de trace directe vers la Bretagne se dévoile, on pourra peut-être atteidre Belle Iled'une traite.
Une dernière chose, trois des bateaux qui n'avaient pas donné de leurs nouvelles ont été retrouvés. Au final deux bateaux ont été perdus lors des grandes tempêtes d'avril.
A bientôt donc et bonnes vacances à tous !

samedi 13 juillet 2013

Derniers bords aux Açores...

Depuis cinq jours petite navigation aux Açores et au moteur. L'anticyclone est bien calé très haut dans l'Atlantique nord. Pour l'instant c'est bien pratique et nous visitons par grand beau temps le groupe central de l'archipel.
Suzanne nous quitte demain. Brigitte, Justine et Anaïs lèveront l'ancre mardi.
Ensuite il va falloir rentrer et avec un tel anticyclone cela ne va pas être simple. Le vent est nord est depuis plusieurs semaines, très soutenu et rien n'indique une renverse...
On ne peut qu'espérer et attendre.
La maison semble encore bien loin....

mercredi 3 juillet 2013

Christiane , Jacqueline et "Maris Stella"...

Aujourd'hui je ne parlerai pas de moi et de ma petite balade mais de Christiane et Jacqueline Dardé que j'ai rencontrées à Praia . Vous allez voir, elles valent le détour !
Ce sont de bonnes copines de Didier et Chantal . Leur bateau c'est Maris Stella :
De retour des Antilles, elles ont fait escale aux Açores moteur en panne. C'est là que je les ai rencontrées. Au premier abord elles n'ont l'air de rien :
Je  vous l'avais dit : deux petits bouts de femmes ici avec Chantal lors d'une tourada, l’événement mondain numéro un aux Açores. Elles sont toutes les deux professeurs de mathématiques. Christiane, à gauche sur la photo, quittera plus tard l'enseignement pour vivre de sa peinture. Jacqueline, au milieu, a enseigné jusqu'à sa retraite. Rien que très banal jusque là .Mais quand vous les faites parler vous changez de monde.Je vais tenter de résumer dix ans de leurs navigations .
Elles ont commencé très tôt, en kayak avec maman :
Un apprentissage très classique . Le Vaurien d'abord :
Le 470 ensuite qu'elles ont pratiqué en régate à un très bon niveau :
Cela les a amenées à un premier petit croiseur : un Challenger scout :
Puis cela sera Ding-Dingues, un super Arlequin :
C'est là que tout s'emballe. Avec ce petit neuf mètres et se lancent dans un premier tour du monde !
 Elles en feront un deuxième, encore plus incroyable sur Maris Stella :
Elles en feront un troisième ensuite avant de se lancer dans une petite balade vers l'Argentine. C'est au retour de cette promenade ( pour elles...) que je les ai rencontrées à Praia .
Cela les a conduites ( dans le désordre ) de l'île de Pâques à Rio ,
du cap Horn au cap de Bonne Espérance,
du Japon
à l'Alaska où elles ont hiverné :
Puis elles sont passées des icebergs aux dunes de sable ,


Ces navigations ont souvent été tranquilles,
mais vous imaginez bien que de pareils périples ne sont pas de tout repos :

Elles ont rencontré bien sur beaucoup de monde. Des Japonais :



des polynésiens :


des pingouins ( en Géorgie du sud ) :


et même des bretons aux Açores !

De telles aventures ne sont pas passées inaperçues . Des américains de rencontre ont parlé d'elles au Cruising Club of America qui leur a décerné la Blue Water Medal :


C'est comme qui dirait le prix Nobel des grands voyages à la voile. Une seule médaille est décernée par an. Deux impératifs : être amateur et laisser  le jury sur le derrière . Christiane et Jacqueline sont les premières femmes à l'avoir obtenue seules. Elles partagent cette distinction avec Bernard Moitessier , c'est tout dire! La légion d'honneur a côté fait un peu minable...
Et avec tout ça, pas bégueules pour un sou , elles sont extrêmement agréables à côtoyer et leur bœuf bourguignon a mérité la prestigieuse "Juicy Steack Medal" que je décerne également une fois par an ( Arnold en a été le précédent récipiendaire ):

Je suis allé très vite mais on pourrait écrire un livre sur leurs aventures.J'espère qu'elles l'écriront . Brigitte et Suzanne arrivent samedi . En bonne féministes Christiane et Jacqueline devraient beaucoup leur plaire .